BalletHommage à Jerome Robbins. Alors qu’est célébré le centenaire de la naissance de Jerome Robbins en 2018, la Direction de la danse a imaginé un programme en hommage à celui qui considérait l’Opéra de Paris comme sa deuxième maison après le New York City Ballet. Dix-huit de ses pièces sont aujourd’hui au répertoire
Malgré l’importance de la tradition dans la danse classique, certaines compagnies de ballet commencent à se détourner du blackface et du yellowface – pratiques qui consistent à maquiller des interprètes blancs avec des fonds de teint colorés pour qu'ils ressemblent à des personnes noires ou asiatiques, avec toute la dimension caricaturale et raciste que cela peut comprendre. Certaines personnalités politiques, comme Marine Le Pen, ont vigoureusement protesté contre cette tendance, vue comme le signe d’un antiracisme devenu fou. Pourtant, de nombreux artistes et historiens de l’art saluent ce changement, qu’ils voient comme une manière de rendre la danse accessible à des publics qui en sont éloignés. Meredith Martin, maîtresse de conférences en histoire de l’art à l’université de New York, et le chorégraphe new-yorkais Phil Chan sont de cet avis – et ont choisi de le mettre en pratique en réinventant un ballet français oublié intitulé Ballet des Porcelaines, sans perpétuer ses stéréotypes raciaux. Cet été, ce nouveau Ballet des Porcelaines fera ses premiers pas en Europe en Angleterre et en Italie, il sera présenté dans des musées possédant des collections de porcelaine. En France, un colloque universitaire sur l’histoire de ce ballet est prévu à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris, le 1er juillet prochain. C’est en parcourant le livret et la partition de ce ballet dans les archives de la Bibliothèque nationale de France que l’idée de ce travail est venue à Meredith Martin. Le Ballet des Porcelaines est un ballet-pantomime créé par un groupe d’artistes et d’aristocrates en 1739, mettant en scène un diabolique sorcier asiatique, capable de transformer une princesse et le héros en vases de porcelaine. Le Ballet des Porcelaines n’est pas un cas isolé les personnages asiatiques ont souvent été réduits à des rôles de méchants ou de créatures serviles. Dans le cas des danses dites chinoises, les caricatures sorties de l’imaginaire européen marchent souvent à petits pas en traînant les pieds, et communiquent avec deux doigts dressés en l’air, des gestes et postures qui n’ont en réalité aucun ancrage dans la culture asiatique. En plus d’un fond de teint jaune, il est souvent demandé aux danseurs qui interprètent ces rôles d’arborer un maquillage particulier au niveau des yeux et de porter des chapeaux conçus pour être ridicules. Les spectateurs d’origine chinoises déplorent ces représentations racistes depuis des années, et regrettent que le yellowface soit aussi souvent assimilé, à tort, à leur culture. Meredith Martin s’est intéressée au Ballet des Porcelaines car elle est spécialiste des relations entre la France et l’Asie, et notamment de la circulation d’objets comme la porcelaine et les objets en laque au XVIIIe siècle. Plutôt que d’écrire un ouvrage universitaire sur ce ballet, elle a souhaité contribué à le remettre en scène, pour que le public puisse réagir à une œuvre d’art vivante. Sa rencontre avec Phil Chan, dans le cadre de recherches menées au Center for Ballet and the Arts de New York University, l’a amenée, dit-elle, à analyser la manière dont la porcelaine a contribué aux constructions raciales et culturelles à cette époque ». De leurs conversations est née une collaboration artistique, Phil Chan ayant accepté de remonter le Ballet des Porcelaines. Cette nouvelle version du ballet subvertit les stéréotypes orientalistes de la version d’origine et propose une réflexion sur les forces dominantes, politiquement et culturellement parlant, dans l’Europe du XVIIIe siècle. Le méchant sorcier se mue dans cette version en Auguste II, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, dont le penchant excessif pour la porcelaine coûtait si cher qu’elle a été considérée comme pathologique. Sur scène, il transforme donc une princesse et un prince asiatiques en statues de porcelaine. Plutôt que d’imiter des costumes baroques, l’équipe a fait appel à Harriet Jung pour proposer des costumes originaux, dont un justaucorps assorti d’une jupe et de longs gants pour la princesse et une toge courte qui apparaît sous une demi-armure pour le prince. La compositrice Sugar Vendil a complété la partition d’origine. Pour la chorégraphie, Phil Chan a travaillé avec Patricia Beaman, spécialiste de danse baroque, et a mélangé ce style à des danses originaires de Chine, comme la danse classique chinoise et la danse des éventails. Il a fait appel à Xin Ying, ancienne étoile chez Martha Graham et d’origine chinoise, pour l’aider à régler la chorégraphie. Celle-ci a ensuite été transmise à deux solistes du New York City Ballet, Georgina Pazcoguin et Daniel Applebaum, qui ont interprété les rôles principaux lors de la première au New York Metropolitan Museum of Art en décembre dernier. Au lieu d’éliminer les traces de l’influence européenne dans le Ballet des Porcelaines, Phil Chan s’est ainsi servi du concept japonais de kintsugi pour proposer un ballet hybride. Le kintsugi est une technique utilisée pour réparer des céramiques brisées en les recollant avec de la poudre d’or ou de la laque pour en sublimer les défauts, tout en les consolidant. Pour le chorégraphe américain, il est important de revivifier ces ballets en se confrontant à ce que leur argument peut avoir de faible ou de raciste il ne s’agit pas d’oblitérer cet héritage, mais de le réhabiliter quand cela est possible. Il souligne que cette tendance s’observe déjà dans l’opéra et considère que la danse doit suivre le mouvement, car il ne s’agit pas d’objets inertes exposés dans des musées. La seule manière de survivre pour ces ballets, c’est de rester en phase avec les attentes de nouveaux publics ». Ses arguments ont été repris partout dans le monde en février 2021, sous la direction d’Alexander Neef, l’Opéra de Paris a publié un rapport de 66 pages annonçant que l'institution allait supprimer les caricatures racistes des œuvres qu’elle présente, qu’il s’agisse de la danse ou de l’opéra. Cette évolution majeure, de la part de l’une des plus grandes institutions culturelles dans le monde, aurait été inspirée par les demandes du personnel de l’Opéra de Paris. Leurs revendications s’inscrivent dans la lignée du travail de Phil Chan et Georgina Pazcoguin, soliste au New York City Ballet, qui œuvrent de concert depuis 2015 pour éliminer ces caricatures racistes à travers leur organisation Final Bow for Yellowface. À ce jour, plus de 50 compagnies de danse internationales se sont ralliées à cette cause. Tout récemment, Susan Jaffe, la nouvelle directrice du American Ballet Theatre, a rejoint la liste des signataires de leur charte, avant d’expliquer au Washington Post qu’elle projetait d’écarter temporairement les ballets comportant des caricatures racistes du répertoire, le temps que son équipe et elle élaborent des solutions. Phil Chan et Georgina Pazcoguin en ont déjà proposé un certain nombre par exemple, remplacer le yellowface dans la danse chinoise de Casse-Noisette par des masques de l’Opéra de Pékin, une suggestion reprise dans le rapport sur la diversité publié par l’Opéra de Paris. Dans le Ballet des Porcelaines, après leur transformation en figures de porcelaine, les héros revêtent ce type de masques, afin d’éviter qu’ils ne ressemblent à des créatures monstrueuses aux têtes disproportionnées. Au-delà de la lutte contre les stéréotypes racistes, il s’agit pour Phil Chan de toucher un public en réalité majoritaire les habitants du continent sino-indien représentent 60 % de la population mondiale, et ceux du continent africain 17 %. Une évolution aussi logique, selon lui, que l’amélioration de l’accès à une nourriture de qualité, les congés parentaux, l’attention à la sécurité des théâtres afin que les danseurs ne prennent plus feu sur scène, et le développement de pointes qui maintiennent vraiment le pied ». Chaque nouvelle génération de maîtres de ballet, souligne Phil Chan, a cherché à améliorer ce qui peut l’être. C’est ce qu’a fait Petipa avec la génération qui l’a précédé, dit-il. La mesure la plus conservatrice que nous puissions prendre pour faire vivre le répertoire classique est de s’adapter au changement. C’est ce que disait Michel Fokine au siècle dernier évoluer, ou mourir. » Phil Chan et Meredith Martin conviennent tout de même que pour certaines œuvres, comme la version de La Bayadère créée en 1992 par Rudolf Noureev, fleuron du Ballet de l’Opéra de Paris, la marge de manœuvre pour limiter la présence de l’orientalisme est très réduite. Même si la Danse des enfants » est donnée sans blackface depuis 2015, le militant hindou Rajan Zed a notamment déclaré que ce ballet devrait être à la retraite depuis longtemps » car il rabaisse une riche civilisation », en représentant des personnages qui rampent sur scène et des danses qui ne reflètent pas la culture hindoue. Phil Chan et Georgina Pazcoguin jugent plus utile de conserver la chorégraphie d’origine en revoyant les passages les plus datés le premier travaille ainsi actuellement à une version américaine de La Bayadère, replacée dans le contexte de l’âge d’or des comédies musicales à Hollywood, dans les années 1920. Une version française » de La Bayadère, suggère Meredith Martin, pourrait par exemple s’articuler autour des liens entre Napoléon, l’impératrice Joséphine et les maîtresses de l’empereur, ce qui permettrait au public de revenir aux sources de ces fantasmes orientalistes », par exemple à travers la campagne d’Égypte. Pour Phil Chan, il s’agit d’ un modèle fort pour trouver comment aborder une partie du répertoire », dans l’espoir que ce travail permette à la danse classique de continuer à s’épanouir. Du Ballet des Porcelaines à La Bayadère, il dénoue par la même occasion les fils de son propre parcours de danseur asiatique, explique-t-il volontiers, en se réappropriant les oeuvres comme faisant partie de son héritage culturel – celui d’un danseur qui a fait son lot de dégagés à la barre ».
Lepremier réunit le New York City Ballet et le Joffrey Ballet pour interpréter Dances at a Gathering, Interplay, le solo A Suite of Dances et Glass Pieces. Jerome Robbins (1918-1998), dauphin de George Balanchine à qui il succède à la tête du New York City Ballet de 1983 à 1990, aurait eu cent ans cette année.
Benjamin Millepied tombe de haut - Il a quitté l’Opéra de Paris Fin de règne. Sa dernière photo sur les toits du palais Garnier, le 25 janvier 2016. © Vincent Capman 11/02/2016 à 0510, Mis à jour le 11/02/2016 à 1301 Venu de New York, le directeur de la danse a découvert le poids des traditions. Mais ne part pas sur la pointe des pieds. Protégé par l’obscurité de sa loge, Benjamin Millepied a les larmes aux yeux. Le rideau vient de tomber. Les applaudissements crépitent. Ce 24 septembre 2015, le directeur de la danse de l’Opéra de Paris ouvre sa première saison. Pour l’occasion, il a créé Clear, Loud, Bright, Forward », une pièce avec seize danseurs. Parmi eux, aucune étoile. La génération Millepied » est née. Des jeunes pousses façonnées à son image, les étoiles de demain. Dès sa prise de fonction, l’homme a donné le la ». Il veut révolutionner l’Opéra, faire valser les traditions qu’il juge trop corsetées. C’est avec beaucoup d’assurance qu’il se lance dans le défi car, jusqu’à présent, rien ni personne ne lui a résisté ni le New York City Ballet ni Jerome Robbins, ni Hollywood ni Natalie Portman. Le couple qu’il forme avec l’actrice américaine incarne le glam chic et intello. Ce 24 septembre, sa soirée de gala à l’américaine » est un triomphe. Des milliardaires sont venus du monde entier pour apporter leur soutien à la star de la danse. Plus de 1 million d’euros entrent dans les caisses de l’Opéra. Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra, qui l’a choisi parmi d’autres candidats issus du Ballet, est séduit. D’autres pensent que cette aventure parisienne fait partie d’un plan de carrière. Ils craignent que, par orgueil, le rebelle casse le jouet. Dans les deux cas, Millepied est attendu au tournant. La suite après cette publicité A lire Benjamin Millepied fausse compagnie à l'Opéra de Paris La suite après cette publicité "Pour déceler une étoile, j’ai besoin de suivre mon instinct"Les jours précédant cette fameuse soirée, des critiques feutrées filtrent déjà des studios Il ne s’intéresse pas aux étoiles, ni aux plus de 24 ans. » Après vingt ans passés aux Etats-Unis et en tant qu’ancien “principal dancer” du New York City Ballet, il n’a pas la légitimité pour donner des leçons aux étoiles. Que peut-il leur apprendre ? » entend-on entre autres interrogations. Pour moi, le cœur de la compagnie c’est le corps du ballet, assure l’intéressé. Les étoiles donnent l’exemple et inspirent, mais ça ne veut pas dire qu’à l’intérieur du ballet il n’y a pas plein de petites étoiles. » Pour déceler une étoile, j’ai besoin de suivre mon instinct, nous expliquait-il. Je peux être séduit par l’un, plus poétique, ou par un autre, plus timide. Ce qui m’intéresse, c’est leur singularité ! » Benjamin Millepied dirige la répétition de sa création "Clear, Loud, Bright, Forward", le 19 septembre 2015 © Gérard Uferas Parmi les artistes confirmés, des dents grincent. Ne pas se sentir désiré, lorsque le but de sa vie est d’être admiré, nourrit forcément frustration et aigreur. Les couloirs de Garnier bruissent de ce déplaisant malaise. François Alu, premier danseur, qui a cependant eu la chance d’être beaucoup distribué depuis la nomination de Benjamin », dénonce un management maladroit On peut dire qu’il a dirigé 30 personnes individuellement et non 154, l’effectif total du ballet. Cela a créé une césure. Au lieu d’unir, il a divisé en opposant les jeunes aux moins jeunes, les classiques aux contemporains, la France aux Etats-Unis, la “relève” et les autres. Pourtant, au début, nous l’avons accueilli à bras ouverts, nous avions hâte de voir ce qu’il allait nous proposer. » La suite après cette publicité La suite après cette publicité A lire Aurélie Dupont remplace Benjamin Millepied Dans le documentaire de Canal+, Relève », on voit Benjamin Millepied déballer un carton. Il en sort un livre en anglais. Rigolard, il traduit le titre face à la caméra Diriger avec efficacité, clarté et impact ». L’homme sait que dépoussiérer l’Opéra revient à se heurter à une montagne. C’est certainement la compagnie du monde la plus difficile à diriger », nous confiait-il en septembre dernier. Le plus compliqué, c’est l’administration, le fonctionnement, la façon d’apprendre, les ego qui sont le fruit d’un dérèglement de la machine. Au lieu de faciliter le travail, ça le rend plus difficile. » Ce ballet est une institution royale, fait du roi Louis XIV, un monument historique qui préserve en son sein un trésor national la danse classique. Depuis plus de trois cents ans, une chaîne ininterrompue de traditions et de gestes, confiés de corps à corps par des milliers d’interprètes, de professeurs, de chorégraphes, sauvegarde et perpétue le style français. Les artistes répondent à des critères physiques. Corps de sylphide pour les filles, allure de prince charmant pour les hommes. Enfants, ils ont appris à s’effacer dans le groupe et à se nourrir des aînés, à s’acharner pour devenir le meilleur, l’unique. A la force des concours, ils ont grimpé les échelons quadrille, coryphée, sujet, premier danseur. Et enfin, par le seul fait du prince, au tombé de rideau d’un spectacle où on les a trouvés incontestables et resplendissants, étoile. Pour cela, il a fallu supplanter sans pitié ses camarades, car les places sont rares. Il y a une rivalité pas toujours saine entre les danseurs, regrettait Millepied. C’est le système qui produit cela. La compétition perpétuelle génère des doutes, de la peur et de la jalousie. J’aimerais changer tout ça ! »"Etre danseur, c’est s’exprimer, pas tenter de ressembler à un motif de papier peint"Cet univers, arc-bouté sur la discipline et l’uniformité, terrorise le petit Benjamin depuis l’enfance. A 12 ans, quand j’ai vu le documentaire sur l’Ecole de danse de l’Opéra, cette rigidité, cette ambiance dans les cours… ça m’a fait peur. » Une approche de la danse à l’opposé de celle qu’il a découverte au Sénégal, où il a vécu ses premières années. Là-bas, il s’est approprié un art qui vient des tripes et obéit au seul rythme, souvent sous forme d’improvisation. Il a la conviction que danser s’associe au plaisir et à la liberté, au-delà de la technique. Adolescent, ce Français ne rêve pas de Paris mais de New York, pas de Noureev mais de Jerome Robbins. West Side Story » plutôt que Louis XIV. Il décroche à 16 ans une place au New York City Ballet et y côtoie ses idoles. Il lui arrive de prendre un cours à la même barre que Barychnikov. Cette part d’Amérique qui vit en lui ressurgit dans ses partis pris. L’étoile Josua Hoffalt se souvient Je suis élu au conseil d’administration de l’Opéra de Paris. J’ai entendu Millepied parler des grands chorégraphes du XXe siècle en ne citant que des Américains, sans aucune référence à Roland Petit ou Maurice Béjart. C’est un mépris de notre histoire. »A lire Hier soir à Paris... le nouveau ballet de Benjamin Millepied Devenu adulte dans une nation où entreprendre est presque une religion, Benjamin Millepied a des envies, des idées. Beaucoup d’idées pour l’Opéra. Son esprit carbure à 300 à l’heure. Hyperactif, il saute d’un sujet à l’autre comme il zappe de son Smartphone à son ordinateur en continuant, au vol, sa conversation avec Virginia, qui court après lui pour lui rappeler son agenda de ministre. Parmi ses obligations, assister aux réunions. Le documentaire de Canal+ comporte une scène symptomatique dans une salle, autour d’une table, se trouvent Stéphane Lissner, Benjamin Millepied et des représentants syndicaux. Ceux-ci se plaignent du système vidéo. Rien ne marche », résume Millepied. Ne vous énervez pas », tempère Stéphane Lissner. Je ne m’énerve pas », répond l’intéressé, mi-agacé, mi-amusé. L’homme pressé ronge son frein. Lui qui entend tordre le cou aux règles sclérosantes doit, malgré tout, s’y soumettre. Tous les directeurs successifs se sont frottés à l’inertie du paquebot. Aucun n’a fait l’unanimité. Roland Petit a tenu six mois. Claude Bessy, encore moins. Noureev avait tout le monde contre lui, des danseurs à la direction », raconte Jean-Luc Choplin, ancien administrateur à l’Opéra et aujourd’hui directeur du théâtre du Châtelet. Le tsar, érigé en génie à son départ, agissait en tyran comme il l’avait appris. On parle encore de ses humiliations, de Thermos de thé lancé au visage des danseurs… Benjamin a toujours œuvré dans le respect. Il ne pouvait pas supporter qu’une maîtresse de ballet dise à une danseuse “Je vais te casser” », confie un proche. Seule Brigitte Lefèvre, qui cumule vingt ans de service, a eu la recette de la longévité L’important, ce n’est pas d’avoir mille idées nouvelles, mais trois que l’on va réaliser. Le Ballet de l’Opéra de Paris est une institution magnifique. Mais il y a un socle, son histoire, ses qualités, son évolution, et il faut toujours partir de là. » Depuis sa prise de fonction, en novembre 2014, le progressiste a remporté des combats. Les planchers, qui dataient de Noureev, ont été changés, une médecine de la danse mise en place et une plateforme digitale créée. Surtout, pour la première fois, une danseuse métisse, Letizia Galloni, tient le rôle principal dans un ballet classique, La fille mal gardée ». L’indigné s’insurge du manque de diversité au sein de la troupe. J’ai entendu très clairement, en arrivant, qu’on ne met pas une personne de couleur dans un ballet parce que c’est une distraction ! Au milieu de 25 filles blanches, on ne va regarder que la fille noire ! Quand on arrive des Etats-Unis et qu’on entend ça, ça fait peur. Il faut que je casse cette idée qui est raciste. » Ses déclarations ont la brutalité d’un uppercut. Cette maladresse de chien fougueux le conduira à sa perte. Il a été victime de sa cash attitude », souligne un bon connaisseur de Garnier. En décembre se joue le final de l’intrigue. La bayadère », la dernière chorégraphie de Noureev, est au programme pour les fêtes. Déçu de la prestation du Ballet, Benjamin Millepied se lâche dans une interview au Figaro ». D’abord, il répète ce qu’il dit depuis des mois Etre danseur, c’est s’exprimer, pas tenter de ressembler à un motif de papier peint. » La formule, féroce, scandalise. Et il développe L’excellence, j’attends de la voir. Ils sont tellement dans une bulle, tout le monde leur a dit qu’ils étaient la meilleure compagnie du monde. Mais il faut qu’ils aillent voir comment ça se passe à l’extérieur. Mon but, c’est vraiment de les rendre excellents pour de vrai. » Josua Hoffalt fait partie des danseurs de La bayadère » Ses remarques, en plus de nous blesser, montraient qu’il n’avait pas compris la culture de la maison. » Depuis, des voix se seraient élevées auprès de Stéphane Lissner. Inquiet pour l’image de l’Opéra, le directeur de Bastille et de Garnier aurait décidé de lâcher son poulain. De son côté, le bouillant Millepied, lassé, désabusé, réfléchit à jeter l’éponge. Il a prévenu dans cette même interview Tout ce que je fais, c’est par passion. Parce que je suis porté par la nécessité de donner au ballet un souffle nouveau. C’est ma mission. Si je n’y arrive pas ici, je le ferai ailleurs. » Dont acte !
Lecélèbre danseur quitte l'American Ballet Theatre après une collaboration de 4 ans pour entrer au New York City Ballet en 1978. C'est là qu'il rencontre George Balanchine et Jerome Robbins avec qui il travaillera. Mikhaïl Barychnikov et l'American Ballet Theatre renouent leurs liens en 1980 lorsqu'il est nommé directeur artistique de la compagnie, poste qu'il occupera
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étoile française du new york city ballet